Au cours des dernières années, le Luxembourg s’est employé à diversifier sa place financière. Un des objectifs était d’essayer de faire de notre pays un centre important de la finance inclusive.
Les banques étaient encouragées à proposer à leurs clients une variété de produits financiers ayant un rapport avec la finance inclusive. Souvent ces produits provenaient d’intermédiaires financiers étrangers. Parallèlement, des activités financières inclusives devaient aussi être menées au Luxembourg et proposées même à l’échelle internationale.
Et le Luxembourg s’est bel et bien converti en un haut lieu de la finance inclusive. Nombre d’associations et d’autres organisations actives dans ce domaine ont vu le jour. Certaines sont même devenues des références mondiales et ont eu des contributions positives dans de nombreux pays en développement.
Cette évolution réjouissante a également eu pour conséquence qu’une série d’associations luxembourgeoises qui étaient déjà depuis longtemps actives dans le domaine de l’aide au développement ont intégré progressivement certains éléments de la finance inclusive dans leurs activités ou ont commencé à collaborer avec des associations bien établies.
Entre-temps, les microcrédits, les microassurances, les investissements d’impact et bien d’autres produits sont devenus des éléments courants d’une aide au développement moderne.
Il peut toutefois sembler quelque peu décevant qu’en dépit de ces innombrables efforts, le développement général dans les pays concernés se fasse seulement très lentement. Même si les explications sont nombreuses et qu’elles sont certainement toutes justifiées, il n’en reste pas moins que les différentes activités de la finance inclusive constituent une aide plutôt ponctuelle et à court terme. Nous avons donc besoin d’une offre plus large de tels produits qui doivent aider les gens dans les différentes phases de vie. Ensuite, la finance inclusive doit aussi contribuer à améliorer petit à petit les structures régionales et nationales et à les adapter aux nouveaux besoins individuels.
Car, en fin de compte, une finance inclusive ne doit pas seulement constituer un instrument d’aide ponctuelle, mais elle doit contribuer dans une large mesure à la création d’une société plus inclusive *). Chaque fois que des moyens traditionnels de la finance inclusive sont mis en œuvre avec succès, ce développement positif doit être poursuivi. Une dynamique à long terme peut ainsi émerger. Cela permet d’améliorer non seulement la situation d’un individu, mais aussi celle de ses concitoyens.
Il s’agit probablement là du volet le plus complexe de la finance inclusive, car la même volonté et la même détermination doivent être mobilisées que pour le premier volet. Sinon, le résultat positif du premier volet risque de se perdre rapidement.
Dans une société à forte tendance individualiste, mettre en œuvre de tels concepts ne sera pas une tâche aisée.
*) Lire à ce sujet : Radical Inclusion: Seven Steps to help You Create a More Just Workplace, Home, and World, Par David Moinina Sengeh: Author Talks: It’s not about me, is it? | McKinsey
Michel Maquil
Conseiller économique indépendant
Ancien président d’InFiNe asbl
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