Aidons les associations actives dans l’aide au développement
Lorsqu’une asbl ou une autre organisation a des problèmes financiers de grande envergure on pose de suite la question de la responsabilité. Comme cela est le cas avec Caritas ou la Solidarité syndicale de l’OGBL, on pointe du doigt le Conseil d’administration, qui est effectivement responsable en dernière instance. Cela ne signifie pas pour autant qu’il suffirait d’organiser différemment un tel conseil d’administration et de le composer avec d’autres personnes plus spécialisées et plus expertes pour éviter tout problème financier.
A ce sujet, il faut dire que les associations a caractère caritatif et surtout celles qui sont actives dans l’aide au développement, ont une tâche particulièrement difficile à accomplir. Ainsi il n’est pas facile de transférer de l’argent vers les pays en développement car il y a lieu de respecter des procédures souvent lourdes et complexes. En cas de guerre ou de catastrophe naturelle dans les pays en question, les systèmes locaux pour réceptionner l’argent sont également gravement perturbés, ce qui oblige les associations à passer par des intermédiaires actifs dans des régions limitrophes. Ceci va encore augmenter les risques financiers.
Et pourtant, il faut toujours agir vite pour aider des personnes en détresse.
C’est pourquoi, il faut partir du principe qu’une personne qui accepte d’assumer une telle responsabilité au sein d’une association dispose non seulement l’expertise et de l’expérience nécessaires, mais qu’elle est également prête en permanence à se tenir au courant sur les risques liés à ces opérations financières spécifiques. Les associations ont tout intérêt à s’organiser entre elles pour permettre un échange régulier d’informations et d’expériences entre les différents responsables des finances.
De nombreuses suggestions ont été faites sur la manière d’organiser des associations pour éviter de tels problèmes financiers. Une d’entre elle est celle de prévoir une rémunération des administrateurs pour leur permettre de mieux s’informer sur les difficultés que peuvent rencontrer ces associations. Si l’on devait appliquer, ne serait-ce qu’un certain nombre de ces conseils bien intentionnés, le coût administratif des associations augmenterait sensiblement. Or le but de toute asociation doit toujours être d’utiliser autant que possible les dons reçus pour la bonne cause et de limiter au minimum la partie affectée à couvrir les frais administratifs
Les associations devraient également prendre les choses en main et se mettre à la recherche de systèmes sécurisés pour effectuer des transferts d’argent. Il existe un certain nombre de start-ups au Luxembourg qui proposent de tels systèmes permettant d’établir des barrières qui puissent filtrer des opérations suspectes ou détecter des dépassements de limites. En même temps, les associations pourraient profiter d’un tel outil pour développer une protection commune ou coordonnée contre la cybercriminalité, qui représente un risque très élevé pour ces associations.
Il ne serait pas opportun que les associations s’appuient uniquement sur les banques pour qu’elles bloquent des opérations suspectes, et cela même si celles-ci devraient bientôt voir leur responsabilité augmenter avec la mise en application de la directive européenne PSD3. Le gouvernement et les banques pourraient même aider les associations à se doter d’un système sécurisé.
Il est dans l’intérêt de tous que le Luxembourg puisse garder des associations fortes qui peuvent aider rapidement et efficacement les personnes en situation de détresse.
Michel MAQUIL
Ancien président de InFiNe
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